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Un doublé pour les SF1 ?

Être une équipe promue dans un nouveau championnat est toujours un exercice compliqué. L’équipe Première féminine du Basket Paris 14 a surmonté les obstacles tout au long de la saison, au point d’être première du classement et de jouer une (nouvelle) montée ce dimanche face à Maurepas. Explications.

Propos recueillis et article par Geoffrey Charpille
Photos de
Adrelanine

« L’objectif premier de l’équipe en début de saison, c’était de prendre du plaisir. Nous sommes montées l’an passée et on savait que le niveau allait encore monter d’un cran cette année et que cela serait plus compliqué de bien figurer au classement », explique Cécile Tessier, capitaine de l’équipe première féminine du Basket Paris 14. Directeur Technique au sein du club, Michaël Alard ne s’attendait également pas à une telle saison. « L’équipe changeait de division. Elle passait de département à région, donc bien sûr, ça faisait un peu peur. On pensait au maintien avant tout. »

Pourtant, le club est aujourd’hui leader de sa poule avec uniquement 2 défaites en 18 rencontres. « Dès les premiers matchs, je me suis dit que l’on avait du potentiel et qu’on serait complètement capables de jouer la montée une seconde fois fois », se souvient Mélissa Carballeda. La formation entraînée par Jonathan Valota pourrait même briguer une nouvelle montée en cas de victoire face à Maurepas, ce dimanche. « Quand j’ai récupéré le groupe en départemental, il y avait des profils très compétitives dans l’équipes. On avait conscience que l’on pourrait jouer la montée plusieurs fois. Par contre, là où nous sommes surpris, c’est par la rapidité avec laquelle nous nous sommes acclimatées au niveau régional », précise le coach. Meilleure défense de sa poule, le club parisien n’encaisse que 43,05 points par rencontre. Une moyenne largement dépassée lors du match aller, dans les Yvelines, perdu 56-46, le 9 décembre 2018. « Cette rencontre a été spéciale. Ce fut notre plus grosse défaite de la saison. Le déplacement a été un peu houleux, ce qui a créer une sorte d’injustice au sein de l’équipe. Donc nous sommes impatients de jouer le match retour. On va tout faire pour bien préparer cette échéance », rajoute Jonathan.

"L’équipe passait de Département à Région, donc ça faisait un peu peur. On pensait au maintien avant tout."

Une échéance importante à venir donc, mais pas primordiale pour le groupe féminin qui pourrait encore jouer la montée en cas de défaite ce week-end. Le club du 14e arrondissement devrait gagner deux de ses trois dernières rencontres pour finir dans les deux premiers de sa poule. Pour atteindre cet objectif, l’équipe féminine du Basket Paris 14 continue de mettre en place ce qui a fait son succès depuis deux saisons.

« Kiffe, Game, Team »


En 2016, une équipe de chercheurs de l’University of Central Lancashire (UCLan Royaume-Uni) a voulu connaître la clé de la réussite dans le sport. Résultat ? Le mental. Chez les SF1 du BP14, l’équation est plus simple : « On a notre discours commun qui est Kiffe, Game, Team. En tant que capitaine de l’équipe, il n’y a pas de pression supplémentaire, surtout pas avec un groupe qui vit aussi bien. On ne se prend pas la tête, on se fait plaisir et on ne se met aucune pression inutile », analyse Cécile Tessier. Un discours approuvé par sa coéquipière intérieure, Mélissa Carballeda. « Après deux saisons, cette ambiance, c’est ce qui fait notre force. On a un bon groupe, qui s’entend très bien, sans histoire et on est toutes compétitrices. Je pense que c’est ce qui fait que, même dans les matchs compliqués, on arrive à toutes se porter et à se pousser les unes les autres pour l’emporter. »

Cette cohésion nous fait du bien quand nous sommes en difficulté.

« Cela faisait trois ans qu’on essayait de monter. On savait qu’avec le recrutement, il y avait de très bonnes joueuses qui venaient. Certaines même du niveau supérieur. Après, Jonathan Valota avait l’expérience de cette division et ça a été essentiel sur le bon déroulé de la saison. », complète Michaël Alard. Cette équipe peut également s’appuyer sur un mélange réussi entre des joueuses d’expérience et des profils plus jeunes. C’est en tout cas ce qui peut faire la différence pour Jonathan Valota. « Oui, il y a l’ambiance au sein du groupe qui est intéressante. Cette cohésion nous fait du bien quand nous sommes en difficulté. Mais il ne faut pas oublier les qualités individuelles de chaque joueuse qui sont à mettre en avant. L’envie de progresser chez les jeunes, couplée à l’expérience des autres joueuses nous permet de progresser et d’obtenir des résultats. » Des résultats qui permettent au basket féminin une meilleure exposition au BP14.

Le basket féminin valorisé au sein du BP14

Pour Arthur Oriol, président du BP14, « l‘évolution du basket féminin au sein du club se traduit par la volonté et l’implication de nombreuses personnes. Michaël Alard et Laurent Héraud ont posé les premières pierres quand ils sont arrivés en réorganisant les sections féminines pour donner une vrai place aux filles. » Car à ses débuts, le club parisien n’était composé presque que d’équipes masculines. Aujourd’hui, la donne a changé. Avec un total proche des 700 licenciés et 25% de filles, le BP14 a grandi. Pour le plus grand plaisir de ses adhérentes, comme Mélissa Carballeda. « C’est vraiment super pour le basket féminin ce qui se passe ici. Depuis de nombreuses années, on parle de plus en plus de l’égalité entre les hommes et les femmes. Je trouve ça donc bien que l’effort soit fait à l’échelle d’un club de basket également. Nous nous sommes faites notre place au club discrètement et maintenant, parler des filles contribue à la notoriété positive du club et à son image. Ce n’est plus pour juste remplir un quota. »

Il reste encore énormément à faire pour que les filles aient la même place que les garçons.
"Dans ce domaine, elles ont déjà un temps d'avance sur les garçons."

La preuve avec la création dès l’an prochain d’un pôle féminin. « On va créer un pôle masculin et un pôle féminin. Ce dernier s’étendra des Poussines aux Seniors Filles. Le but, c’est de faire grandir les jeunes joueuses via un axe de progression commun et axer le travail chez les catégories les plus jeunes. Il y a une véritable évolution positive chez les filles. Les générations U15 et U18 actuellement sont fortes. Mais le but, c’est d’avoir encore une meilleure structure pour les générations futures avec un cadre de travail identique chez toutes les catégories », détaille Michaël Alard.

Comme le souligne Arthur Oriol, « les joueuses, toutes catégories confondues, sont très investies au sein du club. Parfois, il y a 3 ou 4 filles pour faire les tables des garçons, alors qu’en retour, il n’y en a pas forcément de garçons qui le font pour elles. Le secteur féminin apporte un vrai dynamisme au sein du BP14. Les filles s’impliquent très fortement dans la gestion et l’organisation du club, dans ce domaine elles ont déjà un temps d’avance sur les garçons. » Selon les mots du Président, « il reste encore énormément de choses à faire pour que les filles aient la même place que les garçons » à commencer par un soutien important ce dimanche 14 avril pour un doublé historique ?

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Propos recueillis et article par Geoffrey Charpille
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Adrelanine

Merci à la
Mairie 14 Paris qui nous soutient dans le développement de nos sections féminines, par l’intermédiaire de Amine Bouabbas et Carine Petit.